Accueil Editorial Un nouveau lien avec la diaspora

Un nouveau lien avec la diaspora

La réaction du ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, à la suite de la mort tragique du citoyen tunisien Marwane Chouk lors d’une intervention armée menée par deux policiers canadiens dans la ville d’Oakville (province de l’Ontario), est un tournant dans l’histoire de la diplomatie tunisienne qui place désormais la sécurité de la diaspora au premier rang de son action. Une ligne diplomatique qui affirme que la solidarité nationale ne s’arrête plus aux frontières géographiques de notre pays mais ratisse plus large pour concerner tous les Tunisiens où qu’ils soient. Ce renforcement du lien entre la Tunisie et ses citoyens résidant à l’étranger n’est plus une question d’octroi de documents, de privilèges fiscaux (FCR) lors d’un retour définitif, mais concerne aussi leur sécurité, leur dignité. En effet, en donnant des instructions claires aux missions diplomatiques tunisiennes au Canada de suivre de près cette question avec le ministère fédéral des Affaires étrangères canadien, les autorités de la province de l’Ontario et la police de la ville d’Oakville, pour «déterminer rapidement toutes les circonstances et faits liés à cet incident et établir les responsabilités administratives et pénales, rapidement et sans délai», le MAE se place en première ligne de la défense des Tunisiens résidant à l’étranger. Il envoie aussi un message aux ambassades tunisiennes et aux consulats que les missions diplomatiques doivent véritablement devenir des lieux de recours en cas de besoin et non pas des administrations fermées sur elles-mêmes. 

Toutefois, ce drame nous interpelle à un moment où le départ du pays est devenu presque l’unique solution pour résoudre les problèmes des jeunes qui aspirent à un avenir meilleur dans un pays autre que la Tunisie car plus rien ne pouvait se faire pour eux, pour nous engager à leur ouvrir de nouveau les lucarnes de l’espoir. Il s’agit de leur donner l’envie de revenir en luttant contre les lourdeurs, les archaïsmes et l’immobilisme qui les ont poussés à partir. C’est une nouvelle Tunisie qui n’oublie pas ses enfants là où ils sont.

Charger plus d'articles
Charger plus par Chokri Ben Nessir
Charger plus dans Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *